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DataSanté a soutenu l'organisation par l'AMC Mad des PREMIÈRES JOURNÉES INTERNATIONALES de la MÉDECINE GÉNÉRALE COMMUNAUTAIRE COMMUNAUTAIRE et du NUMÉRIQUE dans la SANTÉ les 27, 28 et 29 octobre 2022 à MADAGASCAR -TOLIARA 

  

Q : Docteur Josyane Deloffre, vous êtes vice présidente de l’ONG DATASANTE FRANCE premier partenaire technique et financier de l’AMC Mad, quel regard avez vous porté sur ces journées internationales, en commençant par la journée consacrée à la formation ?

JD Dr. Josyane Deloffre : De mon point de vu, lieu de rencontres et d’échanges fructueux, le Congrès a permis de mettre en relation des acteurs essentiels qui n’avaient pas souvent eu l’occasion de discuter ensemble dans un débat public. Ainsi le vice-doyen de la faculté de médecine d’Antananarivo a pu se rendre compte de ce que deviennent ses anciens étudiants, et les jeunes médecins ont pu discuter avec leurs maîtres, ce qu’ils n’ont sans doute jamais fait pendant leurs études. Le représentant du Ministère de la Santé a aussi pu échanger avec la Faculté. Et, sans filtre, les médecins de l’AMC Mad ont pu interpeller vigoureusement les autorités sanitaires. Les universitaires des facultés de médecine de Tananarive et de Tulear ont pu échanger avec leurs homologues de l’université de Réunion et ces échanges ont permis d’ouvrir ou plutôt de réactiver des accords de coopération qui avaient été stoppés par la crise Covid. (pj le protocole initial)

Q : Les MGC de l’AMC conduisent depuis plusieurs années des groupes de pairs.

JD : En effet parmi les thématiques de la formation continue, le concept et la réalisation effective des groupes de pairs et le compagnonnage est un élément fort de la formation, mais aussi de la rupture de l’isolement professionnel pour les MGC en zones enclavées. Le concept des RMS Référent Maître de Stage porté par l’AMC et SantéSud a montré aux jeunes qu’ils peuvent s’installer médecine communautaire en campagne, et qu’il peuvent y rester moins isolés car ils seront accompagnés.

Q : Les journées ont abordé le numérique qui se déploie à Madagascar comme sur le reste de la planète. De votre point de vu, le débat fut utile ?

JD : Oui absolument. Sur ce thème de la e.santé, le Conseil National de l’Ordre a rappelé qu’il existait déjà des formations mensuelles sur Faceboock. D’autres exemples ont été présentés, et notamment le e.learning porté par SantéSud sur le thème Urgences, ou le e-compagnonage sur l’échoscopie proposé par le CFFE. (Centre Francophone de Formation Échographique) qui va passer convention avec l’AMC. Une formation en partenariat CFFE-AMC a été actée pour le 19 Novembre à Tananarive. Concernant la télé-consultation, l’Ordre National des Médecins présent, d’abord réticent sur les aspects déontologiques et le respect du secret professionnel, finit par accepter d’y réfléchir avec les professionnels, ce qui est une bonne chose

Q : Le numérique c’est aussi le système d’information sanitaire. Que c’est il passé dans les débat avec la représentante du DEPSI descendue de la capitale ?

JD : L’épidémiologie et la Planification de la Santé Publique à Madagascar s’appuie sur les données que les médecins font remonter chaque mois aux autorités sanitaires. C’est le RMA pour Rapport mensuel d’activité qui compile par tranche d’age et par genre les pathologies observées et prises en charge. Lors de la table ronde consacrée à ce sujet, les autorités ont fait part de manquements, de retards d’envoi et de non complétude des données, ce que réfutent les médecins présents de l’AMC Mad. Le débat fut vif. La présentation du dossier numérique et des rapports automatiques rendus possibles par le système Datasanté a ouvert des pistes. Des RV ont été pris avec les autorités pour avancer sur ce sujet.

Q : Des Pistes de travail, oui, mais y a t il eu des décisions plus concrètes.

JD : En effet oui des vraies pistes ont été ouvertes. Sur le plan pratique : faire agréer par les Autorités Sanitaires le logiciel Data Santé pour que l’envoi des données sous forme numérique soit accepté de façon pérenne, et sans que cela dépende des changements de ministre. Intéressant dans un système numérique à construire, l’importance rappelée à la DEPSI par la représentante du service Télésanté du CHU de Rennes de définir au plus tôt un  identifiant national numérique unique pour la population malgache afin d’éviter les errements des pays du nord qui ont du mal à rendre interopérables les différents logiciels dans la santé. (laboratoires, dossiers hospitaliers, dossiers médicaux de ville, pharmacies...).

Q : le Sénateur a fait des annonces lors de son discours d’ouverture, qu’en est il ?

JD : En effet le Sénateur TSIEBO venu de la capitale, lui même nommé par le Président de la République, a fait allusion au budget de la santé dont le Sénat doit se saisir sous peu. Son annonce d’intégrer une enveloppe dédiée à la Médecine Générale Communautaire devra être suivie de près. L’AMC devra être attentive sur ce point afin que les promesses faites par le politique soient suivies d’effet.

Q : Le troisième jour fut l’occasion de communications sur les travaux des MGC eux même, de Madagascar ou d’ailleurs. Votre sentiment sur cette journée ?

JD : Les communications furent impressionnantes par leur nombre. Une journée entière consacrée pour ces présentations, dont 5 soumises par des MGC d’autres pays en mode distanciel en séance zoom. Un jury composé de représentants et experts, (ordre national, ministère, ONG, ...) a permis d’attribuer des prix aux meilleurs communications notées, Malgache ou étrangères. Les 3 premiers prix malgaches (valeur 500 000 Ariary – 100 €) ont été attribués à l’épidémiologie des maladies sexuellement transmissible à Tuléar, au rapport sur l’augmentation des cas de paludisme au CMC d’ Antsakaviro en mai 2020, et aux malformations génitales féminines dans un centre de MG Communautaire. Des prix (valeur 900 000 F-Guinéen 210 000 F-Congo -100€) ont été aussi attribués à deux MG Guinéens et un MG de RDC pour leurs travaux présentés en distanciel via Zoom.

Q : Madame la Présidente, une conclusion ?

JD : Ce Congrès fut très réussi avec 140 participants très réactifs, au prix d’une très forte implication du bureau de l’AMC Mad. La seule faiblesse fut technique avec une panne-délestage d’électricité, heureusement palliée par un groupe électrogène car tout avait bien été prévu par les organisateurs.

Q : Un dernier mot

JD : Oui bien volontiers ; mon dernier mot sera pour encourager le bureau de l’AMC et les MGC Malgaches à faire suivre cette première édition 2022 de beaucoup d’autres !

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