DataSanté Madagascar

Docteure Aurélie, vous êtes « médecin de brousse » comme on dit chez nous, d’abord quelques mots sur vous-même

Dr Aurélie : Bonjour en retour. Je m’appelle HARILANTO, J'ai 45 ans. Nous habitons à Matielona  à Madagascar (220 Km, 7 h de route de Tananarive). Nous sommes un couple de médecins. Mon mari Mamy Rabenoavy s’est installé en premier ici en 2006. Il est parti dans un dispensaire public en 2013 et c’est à partir de cette date que j'ai pratiqué seule.

Q : Depuis quand êtes vous rentrée dans le réseau datasantemada ?

R : J’ai utilisé le système data après la distribution du matériel, DataBox et tablette en novembre 2019. Avec une formation initiale de plusieurs jours à Tana lors de l’AG de l’Association des médecins communautaires de Madagascar puis l’année suivante à l’Institut national de santé publique communautaire. INSPC. Précisons que chez nous  le mot « communautaire » signifie population d’un village ou d’une commune.

Q : Ou en êtes vous après plusieurs années d’usage ?

R : C’est devenu un outil de base indispensable dans ma pratique. J’ai en responsabilité comme seule médecin généraliste  une  population d’environ 12 000 habitants. Impossible aujourd’hui de suivre les gens avec qualité, les femmes et les enfants surtout, sans ce système

Q : Dites nous en un peu plus

R : Depuis mon utilisation de cette tablette en liaison wifi avec ma Datasantébox  fonctionnant au solaire, je ne fais plus aucun cahier de registre sur papier. Tout est dans le dossier informatisé de chaque patient. Bien sûr je suis très contente car le système permet de regarder toute mon activité d’un clic. Toutes les données nécessaires pour les ministères et les autres ONG comme la Marie Stopes (ONG Américaine d’appui au Planning Familial) sont là merci infiniment à  l’équipe Datasanté/MGfrance, cela soulage grandement le travail administratif de rapportage qui me prenait avant plusieurs jours chaque mois.

Q Quelques mots sur les maladies

Avec le système DataMG je peux savoir instantanément ma pratique. Et agir en conséquence. Si par exemple je vois que les cas de fièvre augmentent, avec des tests de paludisme rapide positifs, alors je sais qu’il faut vite m’approvisionner en tests et en traitements antipaludéens, car je suis aussi pro-pharmacienne. Connaître et compter les pathologies, par maladie, par genre et par tranche d’age permet aux généralistes communautaires soutenus par l’AMC et DataFrance de faire des communications, comme récemment au congrès de médecine générale à la Réunion  organisé par le CNGE Océan Indien.

Q : Et vos patients qu’en pensent-ils ?

R : Les patients m'ont dit « tu es en communication avec des Vazaha (les francais) pour notre traitement » ce qui renforce ma crédibilité, et ceux qui reviennent plusieurs mois  après en consultation pour d'autres maladies disent « tu te souviens de moi et de ma maladie auparavant, c’est bien ». Avant, je ne pouvais pas connaître le passé des consultants avec les registres papiers. Ils sont donc très contents maintenant de tout ça. Encore merci à vous et à votre équipe.

 

 

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